Cette main en porcelaine tient dans sa paume deux jolis œufs.
Le plus gros est un œuf de vanneau huppé (Vanellus vanellus). La coquille est brune et elle est criblée de taches noires.
Le plus petit est un œuf de caille japonaise (Coturnix japonica). La coquille est blanchâtre, parfois jaune crème avec des taches brunes.
Trois œufs d'autruches supportent un œuf de poule.
La différence saute aux yeux.
Les œufs de Struthio camelus sont les plus gros œufs actuellement pondus sur terre.
Chacun d'eux pourrait contenir environ 25 œufs du gallinacé.
Présentées comme des mignardises sous cloche, ces petites coquilles cohabitent serrées les unes contre les autres.
La coquille d’œuf a été pondu par un diamant mandarin (Taeniopygia guttata) petit oiseau australien gris avec le dessous du corps blanc. Le mâle se distingue de la femelle par ses joues orange.
Trois coquilles d'escargots "maquillées" apportent une note colorée.
Enfin, un dentale (mollusque univalve vivant dans le sable des bords de mer) à la forme de défense d'éléphant complète ce tableau en un délicieux mélange terre-mer.
Cette composition est le fruit de décennies de collectes effectuées lors de mes sorties nature. Elle rend hommage au bel oiseau qu'est la pie (Pica pica).
L’œuf m'a été donné il y a maintenant une trentaine d'années. J'ai trouvé la plume il y a environ trois ans et tout récemment, c'est ce crâne que je ramassais sur un stère de bois.
L'oiseau a probablement été victime d'un gang de chats. Il ne restait que ce crâne, le bréchet et les plumes de l'animal.
Alors, bien sûr, tous ces restes ne sont pas ceux d'une seule pie. C'est la réunion de pièces anatomiques de trois malheureux corvidés qui voient ainsi leur présence terrestre un tantinet prolongée.
Un lucane cerf volant (Lucanus cervus) se fait le gardien de ce petit cabinet de curiosités.
Six œufs de caille se retrouvent sous sa protection.
Les mandibules puissantes du coléoptère dissuadent quiconque de s'en prendre à ces fragiles coquilles.